Dans une école inclusive, chaque élève a sa place, quelles que soient ses particularités, ses forces ou ses fragilités. Si l’enseignant joue évidemment un rôle central dans cette dynamique, les pairs – c’est-à-dire les autres élèves de la classe – sont des acteurs tout aussi essentiels pour favoriser une réelle inclusion.
🌍 Apprendre ensemble, c’est grandir ensemble
Inclure un élève à besoins spécifiques ne signifie pas seulement l’installer dans la classe : cela signifie lui permettre de participer pleinement à la vie du groupe, d’apprendre avec et aux côtés des autres.
C’est ici que les pairs entrent en jeu : ils peuvent devenir des partenaires d’apprentissage, des soutiens relationnels et des modèles d’interaction.
En instaurant un climat de coopération plutôt que de compétition, l’enseignant favorise une culture de l’entraide où chacun peut à la fois aider et être aidé, quel que soit son niveau scolaire ou ses besoins spécifiques.
🧠 Pourquoi miser sur l’entraide entre pairs ?
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Parce qu’un camarade peut parfois expliquer plus simplement ou avec des mots plus accessibles.
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Parce que les interactions entre élèves développent les habiletés sociales, renforcent l’estime de soi et la motivation.
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Parce que l’enfant aidant apprend aussi énormément en structurant sa pensée pour expliquer.
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Parce que cela valorise les talents variés de chacun : certains excellent dans la lecture, d’autres dans la manipulation, dans l’organisation, dans le dessin ou dans la gentillesse.
👉 La coopération n’est pas une faveur qu’on accorde à un élève en difficulté, c’est une richesse pour tout le groupe.
🎓 Comment favoriser l’entraide au sein de la classe ?
Voici quelques pistes concrètes à mettre en place :
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Former des binômes ou des petits groupes hétérogènes, pour encourager la complémentarité des profils.
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Mettre en place des tutorats ponctuels ou réguliers, en expliquant aux élèves leur rôle et en valorisant l’engagement de chacun.
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Utiliser des structures coopératives comme le puzzle de Aronson, le tutorat réciproque ou les jeux de rôle pédagogiques.
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Créer une culture du droit à l’erreur, où l’on peut poser des questions, reformuler, s’entraider sans crainte du jugement.
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Valoriser les actes d’entraide dans la vie quotidienne, pas seulement dans les apprentissages : aider à trouver un manteau, accompagner à la bibliothèque, inviter un élève à un jeu de cour.
🧩 Et les élèves à besoins spécifiques dans tout ça ?
Beaucoup d’élèves en situation de handicap ou avec des troubles de l’apprentissage ont déjà connu l’exclusion, les moqueries ou l’isolement. Leur offrir des occasions d’interagir positivement avec les autres, d’être sollicités pour leur avis ou leur aide, peut transformer leur vécu scolaire.
De plus, ils peuvent aussi être tuteurs à leur tour : un élève dys peut expliquer comment il mémorise autrement, un élève TSA peut être excellent dans des jeux de logique ou des routines. L’inclusion, ce n’est pas toujours recevoir, c’est aussi pouvoir donner.
💬 En résumé
Les élèves ne sont pas des spectateurs passifs de l’inclusion, ils en sont les artisans.
En encourageant l’entraide, la coopération et la bienveillance dans la classe, on crée un environnement propice à l’apprentissage de tous et par tous.
Car au fond, ce n’est pas seulement l’élève à besoins spécifiques qui bénéficie d’un cadre inclusif… c’est l’ensemble du groupe qui en sort grandi, humainement et scolairement.