La co-intervention, ou co-enseignement, est une pratique pédagogique où deux (ou plusieurs) enseignants — l’un spécialisé (en besoins éducatifs particuliers, troubles du spectre autistique, troubles d’apprentissage, etc.) et l’autre « ordinaire » — interviennent conjointement dans la même classe. Au-delà d’une simple présence parallèle, il s’agit d’une véritable collaboration où chaque professionnel apporte son expertise au service de tous les élèves. Voici quelques-uns des principaux bénéfices de cette démarche :

1. Une complémentarité des compétences

  • Expertise pédagogique variée :
    L’enseignant spécialisé maîtrise les stratégies d’adaptation et d’individualisation, tandis que l’enseignant ordinaire connaît parfaitement les programmes et le fonctionnement global de la classe. Ensemble, ils conjuguent leurs savoir-faire pour proposer des séquences plus riches et diversifiées.

  • Répartition des rôles optimisée :
    Pendant un même cours, l’un peut animer la séance principale pendant que l’autre prend en charge un petit groupe pour un approfondissement ou une remédiation.

2. Une différenciation pédagogique renforcée

  • Adaptation en temps réel :
    Grâce à leur présence simultanée, les deux enseignants repèrent plus vite les signes de décrochage ou de difficulté et ajustent immédiatement les modalités d’apprentissage (supports, consignes, rythme).

  • Groupes de besoins ciblés :
    Il devient plus facile de former des « îlots » de petits groupes selon les profils : réinvestissement pour certains, activités stimulantes pour d’autres, soutien méthodologique…

3. Un climat de classe inclusif

  • Valorisation de chaque élève :
    La co-intervention contribue à ce que tous les élèves, quelles que soient leurs particularités, se sentent reconnus et accompagnés. Les réussites de chacun sont plus visibles et célébrées collectivement.

  • Réduction de la stigmatisation :
    Lorsque l’appui spécialisé est intégré dans la vie de la classe, il n’apparaît plus comme « exceptionnel », mais comme une ressource normale : on apprend à apprendre TOUS ensemble.

4. Un développement professionnel mutuel

  • Partage de pratiques :
    Les deux enseignants échangent constamment leurs astuces : gestion de classe, formats d’activités, outils de suivi, protocoles d’évaluation… Cette capitalisation profite ensuite à l’ensemble de l’équipe pédagogique.

  • Formation continue sur le terrain :
    Plus besoin d’attendre un stage : la co-intervention est un temps de formation informelle, à chaque séance, par l’observation mutuelle et le débriefing après classe.

5. Des progrès pédagogiques et sociaux pour les élèves

  • Acquisition de compétences transversales :
    Les élèves apprennent l’entraide, l’écoute et la collaboration en observant leurs enseignants coopérer. Ces compétences sociales sont essentielles, notamment pour les élèves ayant des besoins spécifiques.

  • Autonomie et confiance renforcées :
    Une prise en charge mieux ajustée encourage les progrès et consolide la confiance de tous, qu’il s’agisse de compétences académiques ou relationnelles.

6. Une cohérence et une stabilité dans l’accompagnement

  • Continuité des apprentissages :
    Les transitions entre la séance « classique » et les moments de soutien spécialisé sont plus fluides, limitant les ruptures pédagogiques.

  • Vision globale de l’élève :
    Les décisions prises (aménagements, choix des supports, évaluations adaptées) résultent d’une concertation permanente, garantissant une démarche cohérente et centrée sur le progrès de chaque élève.

En conclusion, la co-intervention entre enseignants spécialisés et enseignants ordinaires n’est pas seulement un dispositif d’organisation : c’est une véritable philosophie de l’inclusion et de l’intelligence collective. Elle transforme la classe en un lieu où toutes les compétences se rencontrent pour offrir à chaque élève les meilleures conditions d’apprentissage et de réussite.

0
    0
    Mon panier
    Votre panier est videRevenir à la boutique