Dans une classe où cohabitent des profils variés, les routines jouent un rôle fondamental. Elles ne sont pas de simples automatismes mais des repères sécurisants, qui structurent le temps, favorisent l’autonomie et réduisent les comportements perturbateurs. Pour les élèves à besoins spécifiques, souvent en difficulté face à l’imprévu, elles constituent une véritable béquille pour entrer dans les apprentissages en toute confiance.
Alors comment mettre en place des routines efficaces ? Par quoi commencer, et comment les faire vivre au quotidien sans alourdir sa charge mentale d’enseignant ? Explorons ensemble les bénéfices, les étapes et les leviers concrets d’une classe rythmée et apaisée.
1. Les routines : des repères pour tous, une sécurité pour certains
Les routines permettent de structurer le temps, l’espace et les interactions. Pour un élève ayant un trouble du spectre de l’autisme, des difficultés d’attention ou une hypersensibilité sensorielle, l’organisation d’une journée peut être source de stress s’il ne sait pas à quoi s’attendre. Une routine bien installée agit comme une carte mentale : elle permet d’anticiper, de se préparer mentalement et de s’engager plus facilement dans l’activité.
Mais leur utilité dépasse largement les élèves identifiés comme ayant des besoins particuliers. Tous les enfants gagnent à évoluer dans un cadre prévisible, où le rôle de chacun est clair et les règles du jeu sont constantes. C’est cette régularité qui rend les imprévus plus acceptables et les apprentissages plus accessibles.
2. Des moments-clés à ritualiser
Voici quelques exemples concrets de routines à mettre en place selon les temps de la journée :
L’accueil du matin
-
Une salutation individualisée (ex : choisir entre un sourire, un check ou un mot doux)
-
Un rituel d’entrée (poser son sac, consulter l’emploi du temps visuel, cocher sa présence)
-
Une activité calme de mise en route (lecture libre, dessin, petit jeu de concentration)
Les consignes
-
Présenter la consigne oralement puis visuellement (écrit ou pictogramme)
-
Utiliser toujours le même canevas (matériel – action – but – temps imparti)
-
Vérifier la compréhension avec un élève référent ou une reformulation collective
Les transitions
-
Marquer le changement avec un signal sonore ou gestuel (clochette, sablier, chanson)
-
Donner un temps d’anticipation (« dans deux minutes, nous changeons d’activité »)
-
Prévoir un micro-rituel de recentrage (exercice de respiration, étirement, routine de rangement)
La fin de journée
-
Faire un retour collectif sur la journée (ce que j’ai appris, ce que j’ai aimé, ce que je veux améliorer)
-
Rangement systématique avec des repères clairs
-
Mot de clôture ou de gratitude partagé ensemble
3. Enseigner explicitement chaque routine
Une routine n’est efficace que si elle est enseignée comme un apprentissage à part entière. Cela signifie qu’il ne suffit pas de dire « on fait comme d’habitude » : il faut montrer, répéter, ajuster, valoriser.
Expliquer le pourquoi de la routine est également essentiel pour favoriser l’adhésion des élèves. Par exemple : « Cette routine nous aide à commencer la journée calmement » ou « Grâce à cette façon de donner les consignes, personne ne reste perdu. »
Au début, cela prend du temps. Mais ce temps investi est vite rentabilisé : moins de perte de temps, moins de conflits, et surtout une classe où les élèves gagnent en autonomie.
4. S’appuyer sur des supports visuels
Les supports visuels sont particulièrement utiles pour les élèves à besoins spécifiques, mais profitent à toute la classe. Quelques exemples :
-
Emploi du temps visuel : avec pictogrammes ou photos, modifiable en temps réel.
-
Affichages de routine : pour chaque moment de la journée (accueil, consignes, rangement).
-
Fiches d’étapes : pour les tâches complexes ou les activités récurrentes (ex : « comment préparer son cartable »).
-
Timers visuels : pour gérer les temps d’attente ou les transitions.
Ces outils permettent de rendre les attentes explicites, réduisent les sollicitations verbales et favorisent l’autonomie.
5. Adapter les routines à son contexte
Chaque classe a sa propre dynamique. Il est important d’ajuster les routines en fonction de l’âge des élèves, de leur profil, de la configuration de la salle et du projet pédagogique.
Certaines routines peuvent être négociées collectivement pour favoriser l’adhésion (ex : choix des responsabilités ou du signal de transition). D’autres doivent être fermement installées dès le départ (ex : rangement du matériel ou gestion des déplacements).
Le plus important est de rester cohérent et constant, tout en faisant preuve de souplesse lorsque le contexte l’exige.
En conclusion
Mettre en place des routines efficaces, ce n’est pas figer la classe dans un fonctionnement rigide, c’est lui offrir un cadre stable pour mieux accueillir la diversité.
Dans une classe bien structurée, les élèves se sentent en sécurité, comprennent ce qu’on attend d’eux, et peuvent mobiliser toute leur énergie cognitive pour apprendre, créer, s’exprimer.
Les enseignants aussi gagnent en sérénité : moins d’interruptions, moins de tensions, plus de temps pour enseigner.
Chez Enseignaidant
Nous accompagnons les enseignants qui souhaitent mettre en place des routines adaptées à leur contexte et aux besoins de leurs élèves.
Notre approche est concrète, bienveillante, ancrée dans le terrain. Nous proposons :
-
des formations thématiques sur les routines et la gestion de classe
-
des outils visuels prêts à l’emploi
-
des séances de coaching individualisé
Vous souhaitez transformer votre quotidien de classe ? Contactez-nous ou explorez nos ressources sur www.enseignaidant.com.